Rework, réussir autrement


Je vous souhaite à  tous une très bonne année 2012 ! Comme chaque année, vous avez sans doute écris votre liste de bonnes résolutions… Le plus dur va être de les appliquer 🙂

J’en profite pour en rajouter une petite entre « Faire du sport » et « Boire moins de café » : « Lire le livre Rework« .

Ne vous inquiétez pas, ce livre est très accessible et facile à  lire. Il permet un travail sur soi, une remise en question de son comportement mais aussi sur la gestion de son travail au quotidien. Vous trouverez ci-dessous plusieurs suggestions qui me semble pertinente à  souligner pour la création d’un produit et pour le management d’une équipe. Cela ne veut pas forcément dire que vous devez les suivre à  la lettre. Par contre, vous pouvez en appliquer certaines et en adapter d’autres le moment venu.

Les auteurs : fondateurs de 37 Signals
37 Signals est une société éditrice de plusieurs services web à  succès comme Basecamp (gestion de projets) ou bien Highrise (gestion de contacts). Jason Fried et David Heinemeier Hansson, fondateur de cette société sont aussi à  l’origine du livre sur la gestion de projet (méthode agile) « Getting Real » que je vous recommande aussi à  lire.

1. Ignorez la « dure réalité »

N’écoutez pas les râleurs, les pessimistes ou les ronchonchons. Essayez, testez et tentez de concrétiser vos idées ! Qui ne tente rien à  rien ! (p21)

Nous entendons souvent « les contraintes poussent à  la créativité » et cela est vrai! Elles nous poussent à  aller à  l’essentiel, à  bannir le surplus à  la fois dans la conception d’un produit mais aussi dans la structure et la hiérarchie d’une société. (p62)

« Je n’ai pas assez de temps, d’argent, d’employés, d’expérience,etc. » Cessez de vous plaindre. Ne pas tout avoir est une bonne chose. Les contraintes sont des atouts déguisés : elle vous forcent à  vous accomoder de ce que vous avez, évitent le gaspillage et vous rendent plus créatif.

A. Vos utilisateurs et vous

Personnalisez votre produit, impliquez-vous et surtout soyez pédagogue avec vos utilisateurs. Ce n’est pas grave si votre produit ne répond pas à  toutes leurs demandes, n’ayez pas peur de dire NON ! Vos utilisateurs ont bien souvent des tonnes d’idées, écoutez-les mais n’agissez pas forcément en conséquence. Prenez le temps d’y réfléchir tout en restant focus sur vos objectifs. (p136)

Lorsque vous modifiez une interface ou apportez de la nouveauté, vos utilisateurs rouspètent, râlent et vous demande de revenir à  l’ancienne version. Surtout ne faites rien dans l’immédiat ! Patientez, écoutez-les, discutez avec eux pour comprendre leur mécontentement et ensuite, agissez selon leurs retours et vos certitudes. Attention, les râleurs s’expriment beaucoup plus que les personnes satisfaites. Donc… faites bien la part des choses. (p200)

2. Grossir, pourquoi ?

Evitez les embauches prématurée qui risque de ralentir votre structure, perdre votre flexibilité et rapidité au sein de votre équipe. En restant une entreprise à  taille humaine, vous pouvez agir efficacement et réparer les erreurs s’il y a. Et surtout, vous pouvez faire évoluer vos idées ! (p59)

Cela me rappelle les nombreux Tweets d’étonnement lors de LeWeb2011 sur la start-up Instagram: Lancé en octobre 2010, Instagram compte 14M d’utilisateurs, 60 photos partagées par seconde, et moins de 10 employés !

N’ayez pas peur de monter une petite entreprise. Quiconques exploite une entreprise durable et rentable, grande ou petite, devrait être fier. » (p29)

Si vous avez de plus en plus de travail, avant d’embaucher pour vous soulager, réfléchissez si vous êtes bien organisé ? Est-ce qu’une personne en plus est indispensable ? Cette abondance de travail va-t-elle durée ou bien est-ce juste périodique ? (p165)

N’embauchez que si vous y êtes forcé

3. Passez à  l’action en priorisant

Tout le monde à  des idées mais seul l’execution compte. Alors osez, prenez des risques et passez à  l’action ! (p41)

Cessez d’imaginer ce qui marchera et ce qui clochera. Découvrez-le au fur et à  mesure.(p84)

a. Stop à  la réunionite

Evitez les réunions qui bien souvent sont inutiles, répétitives, ennuyeuses et accompagnées d’un manque d’objectifs. Essayez de faire un point rapide avec le moins de personnes possible. Structurez cette dernière avec un thème précis à  aborder, optimisez le temps afin qu’elle ne s’éternise pas sur des débats ou des remises en questions constantes. (p99)

b. Laissez la planification à  long terme aux devins

Les plans d’action à  long terme empêchent l’improvisation, donc de saisir les moments opportuns. Nous ne pouvons prévoir le futur car nous ne maitrisons pas les conditions économiques, les marchés, les concurrents, etc. (p25)

4. L’égo, vos besoins et la réalité

Ce chapitre (p52) liste une dizaine de questions sur les besoins de votre entreprise, vos besoins et les conventions. Cette liste vous permet de relativiser. Par exemple :

  • Vous faut-il vraiment un grand bureau ou pouvez-vous en partager un pour le moment ?
  • Vous faut-il vraiment embaucher quelqu’un à  temps plein pour répondre aux demandes ou pouvez-vous le faire vous-même ?
  • Vous fait-il vraiment 6 mois ou pouvez-vous sortir quelque chose en 2 mois ?
  • etc.
a. Canalisez vos idées et surtout votre enthousiasme

Avoir des dizaines d’idées, c’est bien. Vouloir toutes les réaliser en même temps, c’est mal. Essayer de faire une chose à  la fois bien car vos ressources et vos capacités ont des limites. Concentrez-vous sur l’essentiel de votre projet, supprimer les fonctionnalités inutiles et sachez prendre des décisions qui feront avancer vos idées. (p71)

b. Less is more

Gordon Ramsays, kitchen nightmaresJ’aime beaucoup la partie « Ca va mal ? Faites-en moins ? » car les auteurs du livre évoquent une émission que j’adore regarder en ce moment : Cauchemar en cuisine (eh oui, je l’avoue, je regarde cette émission anglaise).

Pour ceux qui ne connaissent pas cette série, cela est très simple : le chef Ramsay Gordon passe une semaine dans un restaurant en difficulté. Il fait office de coach et guide le gérant et ses équipes. Ce que j’apprécie dans cette émission est l’approche « Less is more » de Ramsay (p75):

  • Première journée, observation : Ramsay goûte les plats, observe le service, le lieu, la clientèle existante et la hiérarchie de la société.
  • Deuxième journée, Focus groupe : Ramsay invite une cinquante de personnes afin d’avoir un retour de la clientèle grâce à  un sondage sur satisfaction client
  • Troisième jour : Mise au point avec les équipes et remise en question du menu qui passe bien souvent d’une quarantaine de plats à  moins d’une dizaine. Le but est que le restaurant en face moins pour proposer de la qualité et non de la quantité médiocre.
  • Quatrième et cinquième jour, Focus groupe
  • : nouvelle carte, nouvelle organisation, nouveaux objectifs et relooking du restaurant pour atteindre une nouvelle cible.

Vous devez sans doute vous dire : « Mais pourquoi elle regarde çà  ? ». J’aime bien car tout simplement Ramsay Gordon est beau ! Non je plaisante…. Je trouve que cette émission est intéressante car Ramsay aborde bien souvent les difficultés rencontrées à  la fois en cuisine mais aussi en marketing, en communication interne, en publicité, en gestion et en management. Je trouve que chaque épisode aborde des thèmes variés qui peuvent se retrouver dans différentes entreprises quelque soit l’activité.

c. Pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ?!

Certaine personne adore se lancer des défis, prendre des solutions complexes pour se challenger. Mais pourquoi ? Faisons simple ! Dans cette partie (p101), les auteurs recommandent la méthode du « Judoka » :

Visez l’efficacité plutà´t que l’excellence. Privilégiez les solutions comportant le maximum d’efficacité pour un minimum d’effort.

5. Travaillez-vous pour rien ?

Lorsqu’on travaille à  l’élaboration d’un produit, nous voulons aller le plus vite possible et bien souvent on fonce sans prendre du recul. Prendre le temps de se poser les bonnes questions va vous permettre de relativiser et de sortir un produit simple, rapide et efficace répondant à  un véritable besoin. Ci-dessous, les auteurs nous proposent une liste de question à  ne pas perdre de vue :

  • Pourquoi faites-vous ce que vous êtes en train de faire ?
  • Quel problème êtes-vous en train de régler ?
  • Est-ce vraiment utile ?
  • Ajoutez-vous de la valeur ?
  • Est-ce un ajout qui modifie les comportements ?
  • Que pourriez-vous faire d’autre pendant ce temps
  • Cela en vaut-il vraiment la peine ?
a. Motivation et itération

Personne n’est motivé par des projets qui durent, qui durent… et semblent interminable. Essayez de travailler en itération avec une confrontation régulière de vos utilisateurs. (p103) Diviser votre projet en plusieurs taches et sous-taches. Plus la tache sera petite et plus cela sera facile d’estimer sa durée et sa complexité et évitera surement des erreurs.

b. La franchise au coeur de l’entreprise

Que cela soit dans une jeune start-up, un service ou une petite équipe, essayez au maximum de créer un environnement de travail convivial. Les gens doivent se sentir bien et ne doivent pas hésiter à  dire franchement leurs opinions ou leurs idées les plus farfelus sans retenu. (p169) Si l’ambiance y est décontracte, chaque personne de votre équipe y trouvera sa place et sera automne, responsable dans sa mission. Vos équipes pourront alors s’épanouir dans la conception d’un projet qu’ils aimeront concevoir. (p209)

c. Tout le monde au front

Bien souvent, certaines équipes (techniques, marketing, direction…) ne sont pas confrontées aux tensions ou bien aux félicitations des clients. Si vous êtes une petite équipe, il est très important que chaque personne soit confrontée à  la réalité de son travail. Si vous pouvez rencontrer, discuter ou bien répondre aux retours positifs ou négatifs de vos utilisateurs, faites-le ! La communication à  la fois dans vos équipes mais aussi avec vos utilisateurs finaux est vitale pour que votre projet prenne le bon chemin. (p197) N’oubliez pas : Répondre à  un besoin pour simplifier la vie de vos clients est le plus important !

Ma conclusion

Ce livre est tellement intéressant… il vous permet de vous poser un tas de questions sur comment améliorer votre quotidien, vos idées et surtout vos a priories à  la Française. Car oui, la hiérarchie, le changement, l’optimisme et la prise de risque sont bien souvent des ennemies pour nos sociétés françaises.
Nous sommes tellement habitués à  une société avec des méthodes traditionnelles que le plus dur est de s’en détacher… Et ce n’est pas facile mais il faut essayer, tester et prendre sur soi^^

Livre à  lire dès que possible !

Rework, réussir autrement

5 réflexions au sujet de « Rework, réussir autrement »

  1. Jeff dit :

    Très bon article ! Mais attention aux fautes, y en a une énorme : « sans détacher » au lieu de « s’en détacher  » 😉

    Bonne continuation

    Jeff

  2. Et bien, c’est à  mon avis bien plus que quelques suggestions pertinentes: c’est l’essentiel !
    Merci beaucoup, et je te rassures, moi aussi j’aime bien regarder « Cauchemar en cuisine », d’abord parce que c’est souvent drà´le, ensuite parce que je me suis toujours dit que son approche est pertinente. Quand je vois la qualité de ton blog et de tes projets, je me dis qu’il m’arrive d’être bien inspiré télé-visuellement parlant 🙂

  3. Merci pour cet article, ça promet une bonne année 2012 !
    Et sinon, cet ouvrage sort en nouvelle édition le 26 janvier 2012 (je te laisse mettre le lien si tu as des liens sponsorisés).

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